Saint Abdon et Saint Sennen, martyrs, sont les patrons de l’église de Messac.

C’est un édifice en partie roman, remanié à diverses époques.

A l’origine, il devait n’y avoir qu’une nef terminée par une abside. On retrouve encore cette abside presque intacte extérieurement, soutenue par des contreforts plats et jadis ajourée de meurtrières. La nef conserve aussi une fenêtre romane, et la façade occidentale, cachée aujourd’hui par une tour, est également de style roman.

A cette construction primitive ont été ajoutés deux collatéraux de la nef aux XVème et XVIème siècles, et vers la même époque fut construite une chapelle seigneuriale au Nord du chanceau, que nous supposons avoir été celle du Hardaz (ou Hardatz). Elle fut remplacée plus tard par la chapelle du Rosaire.

Vis-à-vis, du côté Sud, fut élevée la chapelle également prohibitive des seigneurs de Boeuvres. Enfin, de nos jours a été bâtie une tour gothique d’assez belle apparence, placée au bas des nefs, et dont la première pierre fut bénite par Mgr Brossay-Saint-Marc le 13 mai 1866.

A noter que les fenêtres ogivales ouvertes au Nord datent de 1830. Le maître-autel, avec son retable de pierre, fut construit en 1684 par le sculpteur Mathurin Té et coûta 356 livres.

Jadis, deux autels, dédiés à saint Pierre et à saint Eloi, accompagnaient l’arc triomphal précédant le choeur. Dans la nef, on voyait encore naguère d’intéressants débris de peintures murales, et, entre autres sujets, un saint personnage debout qu’on a malheureusement fait disparaître. Les barons de Bain (Bain-de-Bretagne) étaient seigneurs supérieurs de l’église de Messac, où ils avaient leurs armoiries peintes sur les murailles en 1747. Les seigneurs de Boeuvres avaient leur banc et leur enfeu dans leur chapelle ; ceux du Hardaz et de la Pommeraye avaient les leurs près de l’autel de la Sainte-Vierge, et ceux de la Beucheraye proche la porte de la sacristie.

 

 

Il semble que les seigneurs du Vautenet jouissaient également d’un enfeu ; ces derniers avaient en outre, en 1734, le droit de jeter une soule à la porte de l’église le jour de l’Epiphanie. D’assez nombreuses fondations existaient en cette église ; la plus anciennement connue était celle d’Arthur du Hardaz, protonotaire apostolique, archidiacre d’Outre-Loire, chanoine d’Angers et de la Sainte-Chapelle de Paris, aumônier du duc de Bretagne ; son coeur reposait auprès de l’autel de la Sainte-Vierge, et une plaque de cuivre rappelait encore en 1760 la chapellenie qu’il avait fondée. Celle-ci consistait en une messe chantée chaque mercredi à cet autel, avec diacre et sous-diacre, et l’office des morts complet, et en une messe basse au même autel chaque dimanche. Arthur du Hardaz lit cette fondation en 1544 et laissa au Chapitre de Rennes 35 livres 17 sols 6 deniers pour l’acquitter. A la suite de la messe du mercredi, le chapelain devait faire une distribution d’aumônes aux pauvres de la paroisse. Enfin, le seigneur de Couascon était chargé par le fondateur de l’exécution de ses volontés. Les fondations de Saint-Antoine et Saint-Sébastien étaient le résultat de voeux faits par le général à la suite de disette et d’épidémie ayant désolé Messac ; le chapelain chargé de ces messes devait faire une procession dans l’église à la fin de chacune d’elles, en souvenir des processions faites à l’origine autour de la paroisse pour obtenir la cessation des fléaux. La confrérie de l’Assomption de Notre-Dame fut érigée en l’église de Messac en 1643 et enrichie alors d’indulgences par le pape Urbain VIII.

En 1701, Gilles Divet et Antoine de Couascon donnèrent quelques terres à la fabrique pour favoriser l’établissement du Rosaire, dont les bulles étaient arrivées. Cc ne fut toutefois que le 13 mai 1703 que le P. Jean Trouillot, Dominicain de Bonne-Nouvelle, érigea cette confrérie (Pouillé de Rennes). La tour date de 1866.

Le retable de la Vierge du Rosaire date du XVI-XVIIème siècle (le tableau central du XVIème siècle représente la Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique en présence de sainte Catherine de Sienne). Le maître-autel date du XVIIème siècle : il possède un retable, en pierre à deux corps, construit en 1678-1679 par Mathurin Thé (ou Té) du Châtellier et René Frémont de Rennes (le tableau central représente la « Présentation au Temple » et date de 1669 : il s’agit d’une donation de Pierre Huart ou Huard, dernier seigneur de Boeuvres et trésorier du chapitre de la cathédrale de Rennes). Sur le retable, on peut lire plusieurs inscriptions : « Quis nos reparabit »« Jesu Christo amabilissimo »« A caritate Christi ».

La chaire, oeuvre du sculpteur Martin Gambier de Rennes, date de 1731 (ou 1738), puis est restaurée en 1861 (la cuve comporte des panneaux sur lesquels sont sculptés saint Abdon, saint Julien et saint Sennen). L’église abrite plusieurs statues dont celles de la Vierge de Pitié (XVIème siècle), de saint Armel (XVIème siècle), saint Abdon et saint Sennen (ou Seunen), ainsi qu’un reliquaire contenant les reliques de saint Abdon et de saint Sennen, prélevées en 1818 dans le sarcophage qui renferme leurs restes en l’église d’Arles-sur-Tech.

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